le non-respect d'un Bouddha
Je venais d'être arrêté par la police, j'étais encore sous le choc, je travaillais de nuit à surveiller que personne n'entre sur un chantier de construction de l'hôtel de ville.
Quand la police est débarquée chez moi avec le mandat de fouiller mes ordinateurs pour voir s'il y'avait de la pornographie juvénile (y'en avait pas, j'ai gagné contre ces fausses accusations d'une élève qui voulait se venger que j'aie refusé de la baiser, ça sera le sujet d'un autre texte), je leur ai demandé si je pouvais m'absenter le temps d'aller chercher un paquet de cigarette, je n'avais pas officiellement été arrêté et j'ai recommencé à fumer.
Je sortais donc fréquemment de mon abri pour fumer jusqu'à deux paquets par jour/nuit pour tenter de calmer mon anxiété.
Depuis longtemps que je priais à Maitreya, un Bouddha connu au Japon comme le Bouddha doré, et surtout par le biais d'un peintre excentrique que j'avais rencontré, Benjamin Creme, qui annonçait son retour et avait dit qu'il avait été photographié à Nairobi en 1988.
Je pria donc que s’il était pour apparaître une fois dans ma vie, pour moi, que maintenant serait le bon temps car ma copine de l’époque m’avait quittée à ce moment et je ne me sentais plus capable de vivre cette épreuve seule.
En sortant, un gars qui ressemblait énormément à la photo du Maitreya de Nairobi, mais plus noir et avec un chapeau plus rasta, mais sinon en tout points identiques, semblait m’attendre.
Je lui ai demandé s’il voulait fumer une cigarette avec moi à quoi il répondit oui en hochant de la tête.
Je lui raconta toute l’histoire que j’avais vécu jusqu’à ce que je lui offre une deuxième cigarette.
Tu fumes beaucoup man, t’as trop d’anxiété pour ce qui t’arrive, moi je ne respecte pas ces gens-là, ils utilisent la peur pour tenter de contrôler et c’est seulement en respectant leur peur qu’ils ont un quelconque pouvoir parce qu’en réalité ils sont faibles.
Une série d’image mythique me sont apparues en tête, comme le combat cosmique de nature spirituelle que je me suis toujours imaginé, comme si le diable était dans les détails parce que dans les grandes choses sa puissance se dissipe comme la bruine au lever su soleil, l’âme étant trop pure pour même tolérer ces ombres.
Et depuis, à chaque fois qu’on exige de moi le respect, je pense à cet événement, où j’y ai appris que le respect était quelque chose de précieux qu’on n’offre seulement à ce qui est suffisamment sacré pour le mériter, sinon c’est du gaspillage.
Le respect doit aussi être traité avec respect, ne le donne pas au malin.